Prendre du LSD… lors d’une randonnée
Oui, aujourd'hui, on parle de concilier psychédéliques et effort physique intense.
Coucou à toutes et à tous !
Je suis le deuxième numéro du duo Salve, et me revoici (enfin !) derrière le clavier.
Heureusement que mon associée sur cette newsletter est bien plus régulière que moi dans son écriture 🙏
Après vous avoir partagé un protocole pour la prise de psilocybine, la principale substance psychoactive des champignons hallucinogènes, je reviens avec un protocole très différent : prendre du LSD lors d’une randonnée.
Je tiens à remercier infiniment mon ami B qui m’a introduit à cette pratique. Une pratique imaginée par B et qui, à ma connaissance, n’a pas encore été documentée sur Internet ! Nous ne sommes sûrement pas les seuls au monde à avoir eu cette idée, et je serai ravi d’échanger avec d’autres pratiquants des “randonnées LSD”.
Cela étant dit, plongeons dans le sujet.
Rappels importants
Dans le texte qui suit, je vais qualifier la “randonnée LSD” de pratique thérapeutique. Je n’ai pour autant aucunement la prétention de détenir une vérité, autre que la mienne. Je ne suis ni médecin, ni thérapeute, ni scientifique, etc… Je vous invite vraiment à consulter des experts du sujet comme le docteur Andrew Huberman (qui discute notamment de la psilocybine dans cet épisode de son podcast)
Le LSD, comme la psilocybine, est une substance strictement interdite en France. S’en procurer et en consommer est donc interdit par la loi et vous expose à des sanctions.
La “randonnée LSD” est une pratique radicalement différente du cadre très “cozy / statique / relaxant” que je propose dans mon protocole pour la prise de psilocybine où j’évoquais l’utilité pour chacun d’avoir un tapis de yoga, un matelas, et un coussin ! Je ne vous recommande donc pas de commencer vos aventures psychédéliques par cette pratique-là. Et si vous vous y aventurez, il est absolument essentiel de prendre une petite dose, d’être accompagné par une personne expérimentée par la pratique et de prendre quelques précautions sur l’équipement (j’y viens).
Définissons les termes du sujet : une randonnée LSD, qu’est-ce que c’est ?
Partons premièrement des caractéristiques du LSD :
Le LSD peut avoir une durée d'action de 8 à 12 heures environ, nous allons donc le prendre très tôt vers 7H du matin, avant de commencer notre randonnée. La durée réelle peut varier en fonction de nombreux facteurs tels que la dose, la qualité et la pureté du produit, la tolérance de l'utilisateur et l'état mental et physique de l'utilisateur. Là encore, je recommande une petite dose pour commencer.
L'effet du LSD peut se faire sentir dans les 20 à 60 minutes suivant l'ingestion, et atteindre son pic après environ 2 à 4 heures. Pensons donc à éviter un chemin de randonnée dont la partie la plus difficile se situerait pile au moment du pic ! De manière générale, je recommande de commencer par une randonnée “chill” avec un dénivelé très mesuré.
Les 2 effets les plus classiques du LSD sont l’altération de la perception sensorielle et la fameuse “expérience psychédélique”. Sur la perception sensorielle, on comprend aisément pourquoi le LSD est si populaire chez les artistes qui doivent dessiner des univers (peintres, mais aussi réalisateurs, metteurs en scène) : tout (les couleurs, les sons, les odeurs, etc…) va sembler beaucoup plus vivant. Les formes peuvent apparaître distordues et en mouvement. C’est sûrement la raison pour laquelle j’aime autant la “randonnée LSD” : j’ai l’impression d’accéder à la nature d’une manière totalement différente. L’expérience psychédélique désigne ce moment où des émotions nous traversent, avec beaucoup d’intensité. Je reviens sur ce point plus bas, mais c’est à ce niveau que je vais oser qualifier la “randonnée LSD” d’expérience très thérapeutique !
À partir ces caractéristiques du LSD, je recommande les conditions suivantes pour la randonnée :
Pour une première fois, mieux vaut éviter de se faire une randonnée trop difficile ! Gardons le GR20 pour une autre occasion 😂
Il est tout à fait charmant d’opter pour une randonnée dans une forêt, ou qui fait le tour d’un lac par exemple.
De toute évidence, il est obligatoire de faire cette “randonnée LSD” en groupe, avec un bon ratio entre personnes expérimentées et débutants. Par ailleurs, je vous recommande très fortement de commencer par un groupe de petite taille constitué de gens qui se connaissent bien (et même très bien) entre eux pour la plupart. Découvrir plusieurs inconnus avec qui le courant ne passe pas lors d’une expérience sous lSD est une expérience que nous ne recommandons point ! D’ailleurs quand B constitue les groupes des “randonnées LSD” qu’il organise, il fait très attention à la constitution du groupe (en s’assurant que chaque participant connaisse au moins plusieurs autres participants en amont) ainsi qu’à la création du lien via une première journée et soirée sans LSD.
Enfin, si votre randonnée dure plusieurs jours, mieux vaut garder l’expérience “LSD” comme le dernier jour. Même en prenant toutes les précautions décrites ici, mieux vaut anticiper le cas où l’expérience est difficile à vivre pour quelqu’un. Cette personne préférera ne pas avoir à enchaîner plusieurs jours de marche dans la foulée… En écrivant ces lignes, j’ai de toute façon envie de vous recommander la randonnée la plus simple possible (une journée), pas un trek d’une semaine où vous devez porter votre tente, votre sac de couchage et tout le bazar !
Pourquoi un équipement adéquat est nécessaire pour une randonnée LSD ?
J’ai de la chance dans mon parcours de psychonaute d’être tombé sur les bons mentors.
Après Alex Olshonsky (auteur de la newsletter DeepFix que je recommande), c’est donc B qui fut mon mentor en “randonnée LSD”.
Et si il y a bien un sujet que B prend au sérieux dans cette pratique, c’est la question de l’équipement !
Il a même écrit un texte sur l’importance de ce sujet que je me permets de copier-coller ci-dessous :
“Voici pourquoi le choix de l'équipement est si important pour effectuer une randonnée psychédélique :
Une question de sécurité
Il s'agit de vous protéger efficacement des éléments : le froid, la chaleur, le vent et la pluie.
N'oubliez pas que vos sensations seront très amplifiées et/ou pas fiables :
vous pouvez avoir l'impression de ne pas avoir chaud alors que vous êtes en plein soleil et que l'insolation n'est pas loin.
vous tombez en hypothermie sans vous en rendre compte
Plus que jamais, vous devez avoir un équipement
Une question de confort
Un trip peut comporter des moments inconfortables, et dans ce cas là, avoir des vêtements réconfortants est un vrai plus.
Quand le vent se lève et que vous êtes assis sur un rocher en pleine contemplation, quel plaisir d'avoir un vêtement chaud !
Quand vous êtes assis par terre, quel plaisir d'avoir un pantalon qui ne vous sert pas excessivement à la taille !
Quand vous marchez avec un peu d'intensité, quel bonheur d'avoir votre tee-shirt qui va sécher rapidement.
Une question de discrétion
C'est un point qui fera débat.
En effet, sous substances psychédéliques, on n'a pas envie d'être remarqué par d'autres randonneur, donc c'est pour cette raison que j'aime porter des couleurs très neutres pour se "fondre" dans le décor.
Face à la beauté d'un paysage, je n'aime pas avoir des couleurs fluo dans mon champ de vision”
B est en train de finaliser un article où il va bien plus loin et précise très exactement quel équipement est utile (nombre de couches, matière pour les vêtements, ajustements à opérer selon la météo, etc..). Il sait que Salve lui est ouvert, le jour où il veut nous partager sa science du sujet !
Pourquoi je considère la “randonnée LSD” comme une activité hautement thérapeutique ?
Il faut que je vous parle d’un de mes héros : Joseph Campbell.
Avez-vous remarqué ces points communs étranges entre Star Wars, Harry Potter ou encore Le Seigneur des anneaux ? Certes, il y a d’un côté des elfes, de l’autre des baguettes de sorcier et des vaisseaux dans l’espace mais, au fond, on retrouve à chaque fois le parcours d’un héros (Anakin, Harry et Frodon), qui décide un jour de partir à l’aventure, rencontre des difficultés sur son chemin, reçoit l’aide d’un mentor, traverse des questionnements intérieurs, affronte une épreuve finale.
L’homme qui a identifié ces points communs : le mythologue américain Joseph Campbell, célèbre pour son livre Le héros aux mille et un visages. Joseph Campbell s’est passionné toute sa vie pour l’étude des récits de mythes des héros. Il est largement documenté que l’œuvre de Campbell a eu une influence majeure dans l’univers des scénaristes de films, de séries télévisées, mais aussi chez les écrivains de fiction ou encore les créateurs de bandes dessinées.
Ce qui est beaucoup moins documenté, c’est la passion de Joseph Campbell pour le travail thérapeutique, l’introspection et l’amélioration du niveau de bien-être par l’utilisation du mythe du héros. Je n’aurais jamais découvert cet aspect du travail de Joseph Campbell (dont je suis un grand fan depuis des années) si je n’étais pas allé, le temps d’un week-end de juillet 2021 (et par un hasard total) dans une maison située à deux heures au Nord de New York. En arrivant, j’ai senti quelque chose de particulier dès que j’ai franchi le pas de la porte.
Juste après avoir passé la porte d’entrée, une coupure de presse encadrée attire mon attention : elle fait référence à la mort de Joseph Campbell, le 30 octobre 1987. Je découvre ensuite une bibliothèque remplie de tous les livres de Campbell, puis des œuvres d’art originaires des quatre coins du monde. Dans une autre pièce, une plaque au mur indique « Centre de thérapies alternatives et de bien-être pour les héros que nous sommes ». Dans chaque pièce, je découvre ensuite une incroyable accumulation d’objets, de masques africains, de livres de thérapeutes célèbres et de citations sur le pouvoir du mythe du héros comme outil de guérison.
Où suis-je ? Qui est cette personne encore plus fan de Campbell que moi ?!
Je croise enfin une personne habituée des lieux qui m’explique où j’ai mis les pieds : je me trouve dans la maison d’un thérapeute, le meilleur ami de Joseph Campbell, aujourd’hui décédé mais dont la fille a désiré garder presque intacte la décoration ! Plus fou encore : dans cette maison, le thérapeute et Campbell ont organisé pendant près de 20 ans des séminaires, des retraites et des sessions thérapeutiques en utilisant des méthodes venues du monde entier.
En particulier, les deux hommes ont travaillé sur le mythe du héros en l’utilisant comme un outil de bien-être. J’ai fait mienne leur philosophie : nous ne sommes pas nés pour vivre un voyage du héros, mais plusieurs.
Même si on reste assis immobile, l’expérience psychédélique est un voyage à part entière. On parle de “trip sous LSD” pour décrire la nature immersive de l'expérience vécue, qui peut sembler très différente de la réalité quotidienne et nous transporte l'individu dans un monde intérieur, avec des pensées et émotions souvent inconnues.
Et quelle puissance d’accompagner ce voyage intérieur d’un voyage extérieur lors de la randonnée !
Je crois fondamentalement que mon ami B a créé avec la “randonnée LSD” une belle pratique thérapeutique pour 4 raisons :
C’est un voyage du héros, avec la fierté du chemin parcouru
Dans une autre vie, j’accompagne des entrepreneurs à créer et développer leur projet. Et je crois beaucoup à la méthode des “petits pas”, ces victoires minuscules (lancer la première version de mon site Internet, oser parler de mon projet à un inconnu pour la première fois, rédiger un premier devis) qui donnent une confiance incroyable, et construisent la route d’un succès durable.
La “randonnée LSD” donne à chaque participant l’occasion de réaliser un “petit pas” : je vais la finir cette randonnée, je vais en être fier, je vais franchir ce col de montagne, j’ai fait ces 20 kilomètres en 1 journée, j’ai résisté à la pluie ou à la neige, etc.. Je l’ai fait !
Comme dans toute aventure psychédélique, je vais peut-être ressentir des émotions très fortes, et parfois difficiles. Je vais mettre le doigt sur une relation difficile, une difficulté émotionnelle, un “noeud”. Mais je vais finir ma journée en ayant réalisé quelque chose !
J’ai fait un petit pas. J’ai vécu un voyage du héros. Et je suis fier de moi.
C’est une démarche tellement holistique
Rien ne m’énerve plus que le discours présentant la psilocybine (ou le LSD) comme un ingrédient miracle qui règle tous les problèmes de santé mentale d’un coup de baguette magique.
L’approche que nous défendons sur Salve est holistique.
La psilocybine, premier psychédélique avec lequel j’ai travaillé il y a 3 ans, ne m’a pas rendu plus heureux. La psilocybine m’a donné envie de passer de temps dans la nature, la psilocybine m’a permis de trouver plus d’amour en moi pour certaines relations, la psilocybine m’a permis de gagner en confiance. Et ce sont les randonnées, l’amélioration de l’état de ces relations et ma confiance renouvelée qui ont in fine jouer positivement sur mon bien-être !
En ce sens, quoi de plus holistique que de prendre du LSD lors d’une randonnée, dans un paysage magnifique, lors d’un moment entre amis (ces amis que l’on voit trop rarement) ?
Je vis mon voyage intérieur, mais sans m’enfermer sur moi-même, en le partageant avec mes camarades d’aventure et la nature.
C’est une thérapie par le mouvement
“Il n'est pas juste de dire que l'homme pense avec son cerveau, ce n'est pas avec son cerveau qu'il pense, c'est avec son corps tout entier, il pense avec ses doigts, avec ses pieds, avec son ventre, comme il pense avec son cerveau ; il pense avec l'ensemble”, écrivait le philosophe Paul Janet.
La science connaît les bienfaits du mouvement, et de la marche qui régénère le cerveau, diminue le stress, stimule la créativité et l’optimisme. Des endorphines sont alors libérées, ce qui favorise un état de bien-être et d’optimisme. Comme l’explique Yves Paccalet, auteur du livre “Le Bonheur en marchant”, la douleur disparaît et le cerveau est inondé par des flux de neurotransmetteurs, qui excitent les centres du plaisir lors d’une bonne marche. Je vous laisse imaginer l’effet sous LSD… C’est très agréable !
Éric Griez, médecin psychiatre, licencié en philosophie, l’explique très bien dans cet épisode du podcast Métamorphose. Le docteur Griez, auteur de nombreux travaux scientifiques sur les mécanismes et le traitement de l'anxiété et de la dépression, explique bien qu’on ne se rend pas compte des bienfaits incroyables de la marche sur notre santé mentale. La sédentarité extrême est un fléau pour notre corps, mais aussi pour notre esprit. Allons marcher avec nos proches, nos collègues, des inconnus.. Marchons, et avec LSD, je vous assure que vos ressentis corporels seront uniques !
Je sors de chaque “randonnée LSD” avec une envie décuplée de bouger mon corps, de l’habiter et de consacrer une part toujours plus importante de mon existence à l’activité physique.
C’est la contemplation de la nature
Il faut lire ici le livre “Pourquoi la nature nous fait du bien”, de Nicolas Guéguen et Sébastien Meineri…
La nature, ça fait vraiment du bien, c’est tout. Le taux de cortisol (hormone du stress) de marcheurs en ville est plus élevé que celui de marcheurs en forêt.
Dans “Et si de l'amour on ne savait rien ?”, le philosophe Fabrice Midal rappelle que l’expérience la plus universelle de l’amour, c’est la nature.
J’ai grandi à Paris, un environnement plein de béton, où les arbres se résument trop souvent aux platanes. Prendre des psychédéliques en pleine nature m’aide à réaliser une évidence : il n’y a rien de plus beau qu’un paysage, aucun film (ni aucune intelligence artificielle…) ne pourra créer en moi le même sentiment que le Massif du Vercors ou les crêtes d’Iparla (une superbe randonnée au Pays Basque, à faire !).
Cette newsletter touche à sa fin.
N’hésitez pas à laisser un commentaire si vous avez une question !
L’équipe Salve
Super intéressant !
Comme dit Victor, ça donne des idées, envie de créer un cadre comme celui-ci pour expérimenter ce genre de randonnée, pas exactement comme les autres :)
Très intéressant, ça donne des idées !